​

   Créée dans les années 1960 par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo, la sophrologie est une méthode psycho-corporelle issue d’un large voyage d’observation des pratiques médicales et alternatives à travers le monde.

Elle combine huit grandes influences thérapeutiques occidentales — telles que la neurologie, l’hypnose, la psychanalyse, la relaxation neuromusculaire et les thérapies brèves — avec trois traditions orientales majeures, dont le Yoga, le Bouddhisme Tibétain et le Zen Japonais. Cette riche synthèse vise à favoriser la conscience de soi et l’harmonie corps-esprit, des notions aujourd’hui confirmées et précisées par les avancées en neurosciences.

🔬 Les fondements scientifiques de la sophrologie

  Quand la science éclaire les bienfaits de la pratique.

Longtemps perçue comme une méthode de bien-être « douce », la sophrologie est aujourd’hui soutenue par de solides travaux en neurosciences. Ces recherches permettent de mieux comprendre comment cette pratique agit concrètement sur le cerveau, en particulier dans la régulation des émotions et la gestion de la douleur.

​

🎯 Régulation des émotions : un effet mesurable sur le cerveau

​

  La sophrologie mobilise des techniques proches de la pleine conscience, de la respiration contrôlée et de l'évocation positive.

​

Ces approches activent des zones précises du cerveau, notamment :

​

• le cortex préfrontal, impliqué dans le contrôle des pensées et des émotions,

• l’amygdale, centre de traitement de la peur et du stress,

• l’insula, qui participe à la conscience corporelle et émotionnelle.

​​​

​Ces mécanismes sont aujourd’hui objectivés par des études en IRM fonctionnelle, qui montrent des modifications durables dans l’architecture cérébrale chez les personnes pratiquant régulièrement ce type de méthodes.

​

Par ailleurs, l’évocation mentale par les cinq sens, pratique essentielle en sophrologie, stimule la neurogénèse — c’est-à-dire la formation de nouveaux neurones — et favorise la plasticité cérébrale. En sollicitant activement le cerveau par des images, sons, sensations, odeurs et goûts imaginés, la sophrologie renforce les connexions neuronales et enclenche le processus d'apprentissage de la régulation émotionnelle.

​

💡 Gestion de la douleur : un outil complémentaire validé

​

  La sophrologie est de plus en plus utilisée dans les protocoles médicaux pour soulager les douleurs chroniques, en particulier dans des pathologies complexes telles que la fibromyalgie et les maladies psychosomatiques.

​

Ces affections se caractérisent par un cercle vicieux de la douleur : la douleur chronique génère du stress, de l’anxiété et des tensions musculaires, qui à leur tour amplifient la perception de la douleur, renforçant ce cycle douloureux.

​

La sophrologie agit précisément en interrompant ce cercle en modulant la perception de la douleur au niveau cérébral. Elle influence plusieurs systèmes clés :

​

• Les circuits de l’attention, qui permettent de détourner l’esprit de la douleur, réduisant ainsi la focalisation négative sur celle-ci.

• Le système limbique, siège des émotions, où la sophrologie aide à réguler l’impact émotionnel souvent exacerbé par la douleur chronique.

• Le système nerveux autonome, qu’elle apaise en favorisant la relaxation profonde, ce qui diminue les tensions musculaires et le stress, facteurs aggravants de la douleur.

 

En rééduquant le cerveau à percevoir la douleur autrement, la sophrologie contribue à casser ce cycle d’amplification et permet aux patients de retrouver une meilleure qualité de vie.

​

Comme le souligne le Dr Catherine Thomas-Antérion, neurologue et praticienne hospitalière : « Les techniques de respiration, de relaxation et de concentration ont un impact réel sur le ressenti de la douleur, car elles modifient la manière dont le cerveau la traite. »

​​

​

 En résumé

​

      La sophrologie n’agit pas uniquement sur le ressenti : elle transforme les circuits neuronaux impliqués dans le stress, l’anxiété et la douleur, grâce à la neurogénèse produite pendant l'évocation mentale. Elle s’appuie désormais sur des bases scientifiques solides, reconnues dans le champ de la santé mentale et de la médecine intégrative.

​

​

​

​​​